CHATEAU DE RIBAUTE

 

Dès la fin du 12ème siècle, plusieurs documents attestent de l'existence de la paroisse de RIPA ALTA au bénéfice de

 l'abbaye cistercienne de FRANQUEVAUX. En 1168 Pierre de Ribaute marié à Marie de Bermond fille de Bermond IV

 seigneur de Sommières figure parmi les bienfaiteurs de l'abbaye de Franquevaux.

Cette abbaye cistercienne fondée en 1143 était "fille" de l'abbaye de Morimond en Haute Marne, elle même

fille de St Victor à Marseille. Des terres du villages se dénomment encore "Camp de Clastres" ( campus claustri): le champ des moines; d'autres adjacents à la ferme du château sont cadastrés "La Condamine" (campus Domini). Un Pierre de Ribaute vivant en 1168, époux de Bermonde, fille de BERMOND IV seigneur de Sommières, figure parmi les bienfaiteurs de cette abbaye;

 

Eglise et bâtiments conventuels furent probablement dévastés lors de la croisade contre les Albigeois qui

déchaina ici, au 13ème siècle de terribles violences. A cette époque furent aussi détruits les prieurés voisins

de Valabias (Lascours), Saint Martin, Tornac et Anduze.

Lettre de du GUERNY 08.03 1970 (conservateur des archives départementale du gard)

... En septembre 1199 Marie d'Anduze tutrice de son petit neveu Bermond V co-seigneur de Sommières

lorsque ce dernier rend hommage du chateau de Monmirat...

Extraits de Berthier de Sauvigny (généalogie de la maison Bashi)

 

Les Bermond, barons d'Anduze dont dépendait Ribaute, puissante famille apparentée au Comte de Toulouse, leur suzerain, prirent parti contre les troupes du roi de France et les croisés. Leurs terres, comme celles de la plupart des seigneurs languedociens furent confisquées par le roi Philippe III le Hardi et le languedoc définitivement rattaché en 1271 à la couronne de France.

Plus tard Philippe le Bel fit don du fief de Ribaute à un chevalier d'une famille originaire d'Ile de France, Odoard de Malbuisson déjà viguier royal à Sommières. Nous retrouvons son nom, accompagné de la mention DOMINUS DE RIPA ALTA (seigneur de Ribaute) comme commissaire du roi, sur le procès verbal d'arrestation des Templiers emprisonnés à Alès en 1307.

Les Templiers possédaient à Alès et alentours de nombreux biens: le quartier "Cavalerie" au faubourg du Pont Vieux en a gardé la trace. Ils avaient dans la grand rue leur église dédiée à Beatae Mariae ou fut octroyée aux habitants d'Alès la charte de 1217. Tous les membres de l'ordre furent arrêtés en octobre 1307 et emprisonnés au chateau royal de la Roque. Les biens templiers furent dévolus à l'ordre des Hospitaliers de St Jean de Jerusalem (Chevaliers de Malte). Odoard de Malbuisson viguier de roi reçut cependant du roi le domaine de l'Hospitalet à Bagard dont la solide maison forte subsiste encore route d'Anduze propriété de M. Preel antiquaure vedue par Ladislas en 1860.

De cette époque médiévale subsistent comme constructions:

- l'abside et la base de la façade d'entrée de l'église

- les naciens remparts (murs et contreforts de l'ancien cimetière et la tour d'angle de crénelée et arasée pendant la guerre(1943) par un détachement de l'armée allemande durand l'occupation.

- le corps central du chateau élevé de deux étages sur rez de chaussée et flanquée de deux tours.

-La partie monastique avec le réfectoire des moines, la vieille cuisine et des cellules ou atelier

La grande salle au deuxième étage (située au dessus de la chambre rouge et du grand salon) fut décorée de fresques figurant des scènes de tournoi dont quelques parties ont survécu à sept siècles d'indifférence. La seigneurie, puis Baronnie de Ribaute fût transmise en 1513 par Marguerite deMaubuisson unique héritière de Ribaute et de Pouzilhac en Uzège épouse en 1513 Jean de Cubières seigneur de Cheylar d'Aujac.

Un siècle plus tard Marguerite de Cubière de Maubuisson unique héritière de Ribaute et d'Aujac épouse en 1614 Guillaume de Ségla, conseiller au Parlement De Toulouse. Louis de Ségla possédait à Alès rue Valaurie (aujourd'hui rue la fare) un bel hotel qui fut la première résidence du nouvel évêque d'Alais Mgr de Saulx en 1695. Cette "maison de monsieur de Ribaute" existe toujours. Les ouvertures au rez de chaussée de la belle façade classique sont murées, l'intérieur intégralement désossé est devenu un nigt club "l'Evéché".

Leur arrière petit fils Urbain de Ségla mourut sans postérité en 1756, sa veuve et héritière céda le château et ses terres à une nièce issue de germaine de son mari Camille de CALVIAIRE-VEZENOBRES. Et à son futur époux Philippe Desours de Mandajors (la famille Desours ou Des HOURS originaire des cévennes devint par une alliance au 17ème siècle Desours de Mandajors. Le château de Mandajors sur la paroisse de St Victor Lacoste, siège d'une garnison pendant la guerre des camisards fut brûlé en 1703 par Roland. Les Mandajors avaient édifiés à Alès, rue Soubeiranne, un hôtel agrandi en 1812, des anciennes prisons royales désaffectées. Vendu en 1830 à l'ordre de la Présentation ( aujourd'hui collége Bellevue). Il fut racheté en 1955 par la ville qui le fit raser. Seul subsiste l'encadrement en pierre de la porte d'entrée remonté de l'autre côté de la rue par lequel on accéde au square Vauban.

Urbain de Ségla avait entièrement redécoré le château au goût du jour:

le 1er étage du corps du bâtiment central fut redistribué en une suite de 3 salons de réception.Plafond et manteaux de cheminées furent décorés de gypse ries. Le célèbre architecte alésien Rollin construisit en avancé sur la cour un escalier à double révolution éclairé par 3 loggias à l'italienne. La forme ovale de la cage masque le léger défaut de parallélisme des murs. Le palier de 6 mètres en plate bande est bloqué par une clef centrale. la rampe en fer forgé porte les armes des mariés : sanglier des Calvières accolé à la rose de Mandajors. Jusqu'à la révolution une couronne de marquis surmontait ces écus; Six bustes allégoriques symbolisent leur quatre saisons entourant Diane et apollon avec leurs attributs.

Trois portes monumentales distribuent le 1er étage. Face à l'entrée le grand salon de réception à l'époque, actuellement tranformé en salle à manger communiquant avec deux autres salons (actuellement chambre rouge et salon de la tour). L'ensemble offrait une surface de réception de 200 mètres carrés.

Au 19ème siècle un de ces salons fut divisé en cuisine et office. Afin d'éviter les odeurs, la cuisine était situé au rez de chaussé, à l'extrémité de l'aile sud. Le jardin sur lequel elle ouvrait s'étendant du perron de l'église à la rue était divisé en potager et garenne.

A l'inverse, la chambre verte, pièce d'apparat ouvrant par 3 fenêtres sur le jardin et le village et relié par une porte derobée à une tour- bibliothèque, fut transformée en salon. Plafond et cheminée furent restaurés à l'identique en 1936. Son mobilier fut cambriolé dans la nuit du 31 décembre 1979 par une bande affiliés à une antiquaire d'Avignon. seuls ont été retrouvés la chaise longue de la duchesse et quelques fauteuils et chaises de l'ensemble Louis XV et la table à gibier en bois doré sculptés aux armes d'un cardinal.

Le grand portrait ovale d'un jeune homme en cuirasse représente Louis De Bourbon Prince de Conti Comte d'Alès au 17ème siècle offert par lui à son bailli M. des Ours de Mandajors. L'ancienne salle à manger ouverte sur le jardin à conservé son plafond à la française. Les 3 trumeaux dans la manière de lancret qui décorent la pièce proviennent de l'ancien hôte de Fortis à Aix.

L'antichambre qui la précède illustre bien l'gencement des volumes remodelés au 18ème siècle et le décor en bandeau à petit croisillon est identique à ceux du grand escalier. Elle distribue dans l'aile nord 3 petits salons d'enfilade et sur le jardin l'ancienne salle à manger et le grand salon. Sur les 16 pièces que comptaient l'étage, 11 correspondaient à des pièces de réception ou de passages, 5 seulement à des chambres à coucher.

La plupart des sols du bâtiment central: salle à manger, chambre rouge, salon et deux chambres de l'aile nord ont conservés leurs carrelages du 17ème siècle en terre cuite émaillée d'Anduze. Mi-partie blanc et brun-noir; ils sont disposés en motifs géométriques différents: chevrons, damiers, carrés inversés. L'usure du temps n'ont laissé apparent ce décor qu'aux endroits protégés par des meubles difficiles à déplacer.

 

CONTACT : Mme CHAMSKI Françoise : 04 66 83 01 66

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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